Les cantines championnes du gaspillage alimentaire
Un tiers de la production alimentaire mondiale est perdue chaque année. Les cantines scolaires, hôpitaux, restaurants d’entreprise sont de véritables générateurs de déchets. Près de la moitié des repas sont jetés à la poubelle.
Dans un communiqué publié en juillet dernier, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) dresse un bilan inquiétant du gaspillage alimentaire : au total, 3 milliards de repas des cantines en tout genre (écoles, entreprises, hôpitaux) seraient jetés. Viandes, poissons, légumes remplissent les poubelles malgré l’augmentation des campagnes anti-gaspi et les opérations de sensibilisation.
Tout gaspillage a un coût
Pour évaluer les pertes et le gaspillage alimentaire dans les restaurations collectives, l’Ademe a entrepris plusieurs recherches. D’après une étude réalisée dans la région Rhône-Alpes, 540 000 tonnes de denrées sont jetés chaque année dans les restaurations collectives, 42% des produits de consommation finissent à la poubelle et représentent 17% des émissions de gaz à effet de serre pour un seul repas ! Dans les poubelles, on trouve de tout et surtout des aliments qui ont une forte empreinte écologique: 46% sont des restes de viandes, poisson ou oeufs et 23% pour les légumes.
Pourtant, l'Ademe estime que la réduction de ce gaspillage alimentaire permettrait de générer des économies importantes. Un coût qui s’élève à 27 centimes le repas et 68 centimes pour les coûts indirects (temps passé des personnels de cuisine, énergie consommée pour la préparation des plats, factures des déchets…).
Du gaspillage qui pourrait être évité
“Qui jette un oeuf, jette un boeuf”, “Manger c'est bien, jeter ça craint” ou encore “Manger c'est cool, gâcher c'est les boules”, vous avez déjà sûrement entendu un de ces refrains de campagnes de sensibilisation du ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire. Malgré des campagnes pédagogiques, les chiffres du gaspillage ne diminuent que trop peu. 17% des quantités préparées sont perdues et 14% du coût d’achat des matières premières l’est également.
L’instauration de mesures concrètes comme la mise en place de menus équilibrés avec des grammages pour chaque personne ou encore des actions sur la présentation ou la préparation du plat, doivent être de rigueur. Des petits gestes anodins qui pourraient réduire de façon considérable le gaspillage alimentaire et mieux prendre conscience des enjeux de cette lutte anti-gaspi.