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Les principes de la méthode de Bates


La détente des yeux et du mental, la relation entre la vision centrale et la vision périphérique,

le mouvement du regard, l’illusion du mouvement du monde qui nous entoure, la mémoire et

l’imagination.

Le repos des yeux – le palming

Si l’on tient compte des liens entre les yeux, le regard ou la vue avec un état de stress, il est

essentiel d’apprendre à reposer les yeux. Ce repos doit être observé régulièrement dans la journée. Il s’agit de couvrir les yeux fermés des paumes des mains de façon à exclure totalement la lumière.

L’objectif est de permettre le repos de la rétine et des nerfs optiques (liés au système nerveux

central), dans le noir sans la stimulation excitante de la lumière. Le mental est centré sur les

sensations corporelles, la respiration et toute information venant du corps afin de canaliser les

pensées et éviter la tension mentale. Bien entendu, toutes les techniques de visualisation ou de

relaxation de l’esprit peuvent être incorporées dans le Palming. De plus, le repos permet la reconstitution des pigments des cellules photo-réceptrices – bâtonnets et

cônes, appelés rhodopsine et iodopsine dont le rôle est d’absorber la lumière et de la transformer en signaux nerveux.

Il permet également le retour vers un état nerveux plus serein de tout le corps, et aux modifications physiologiques dues au stress de revenir à l’état normal. Il aura un effet direct sur le tonus musculaire. Il permet enfin de rétablir un rythme de cillement normal et une mobilité plus souple du regard.

Ce repos, précieux pour tout le monde, est particulièrement indiqué lors de toute activité devant l’écran et les enfants peuvent en bénéficier également. La surexcitation et stimulation des systèmes nerveux des enfants induite par un excès de la luminosité de la télévision, de l’ordinateur, des jeux vidéos… est considérablement réduite par le Palming et la respiration. Les enfants très souvent en sont demandeurs. Ils savent ce dont ils ont besoin. Ce repos serait très utile à intégrer au début des cours à l’école et aiderait les enfants à se détendre et se recentrer sur leur corps. Fournir une obscurité totale est un vrai repos pour les yeux dans ce monde de stimulation visuelle constante. Un bandeau n’a pas le même effet que la pose sur les yeux des paumes car ces dernières dégagent une chaleur qui détend tout le système visuel. Le sommeil n’apporte pas forcément ce repos. Selon l’état nerveux de l’endormissement, la qualité du sommeil peut être plus au moins bonne. Il est recommandé de dormir dans le noir complet, situation parfois difficile en ville où la pollution électrique est envahissante même dans la chambre à coucher.

Le cillement des paupières

D’où l’importance du cillement des paupières qui, non seulement sert à lubrifier, nettoyer et

protéger la surface extérieure de l’oeil, mais qui de plus fournit un instant d’obscurité à la rétine comme un mini-repos ou mini-Palming. Le cillement des paupières de l’oeil détendu s’effectue en moyenne toutes les 2 à 7 secondes. Le nombre total des cillements des paupières effectués dans une journée fournit environ une heure d’obscurité et donc de repos.

Le cillement normal est si rapide et facile que l’on ne se rend pas compte que l’on cille. Si on

empêche le cillement, les yeux se fatiguent et la vue se brouille. L’une des raisons de ce trouble est le dessèchement de la surface cornéenne par l’évaporation du film lacrymal.

Or, plus la période entre chaque cillement est longue, plus le film lacrymal s’amincit, devient moins uniforme sur la surface oculaire, provoquant alors une réduction de la qualité de l’image. Par exemple, un cillement seulement toutes les 15 secondes entraîne une modification de la forme du profil du film lacrymal cornéen et une réduction de l’acuité de contraste d’environ 10% lors des tâches visuelles effectuées sur écran d’ordinateur. (Wong, Wan & Kaye, 2002).

Dès que l’on effectue une tâche qui nécessite une attention particulière ou une intense

concentration, ou que l’on vit une forte émotion négative, ce cillement réflexe diminue. L’ouverture figée des paupières peut provoquer une sensation de brûlure ou de picotement des yeux et une vue trouble.

« En vision normale, l’oeil cligne très fréquemment, c’est-à-dire que les paupières se ferment et s’ouvrent si rapidement que ni le sujet ni les observateurs ne s’en aperçoivent… Il est intéressant de constater le fait que le cillement, qui est si important pour une bonne vision, a été passé sous silence par tous les auteurs… Le cillement est un repos, il prévient la fatigue… (Better Eyesight Magazine, Novembre 1923).

Le port des lunettes tend à diminuer le cillement réflexe puisqu’elles font barrière à la poussière et au vent, les stimuli naturels de ce réflexe.

Les saccades oculaires

Bates souligne l’importance d’un mouvement oculaire souple avec des saccades fines et régulières. « Il est impossible à l’oeil de fixer un point pendant plus d’une fraction de seconde. Si l’oeil s’y essaie il commence à se fatiguer et la vision diminue. Cela peut aisément être démontré en essayant de maintenir le regard sur une partie d’une lettre pendant une durée de temps appréciable. Quelle que soit la qualité de la vision, elle va commencer à se troubler ou même disparaître, très rapidement et parfois l’effort pour la maintenir produira une douleur». (Bates, CISTWG, P. 159)

«Une vision parfaite est impossible sans déplacement continu, et ce déplacement est une

illustration frappante du contrôle mental nécessaire à une vision normale… L’oeil avec une vision imparfaite essaie de faire l’impossible en regardant fixement un point pendant une période de temps significative ; c’est à dire en fixant… dans un effort de mieux le voir… En conséquence, l’une des meilleures méthodes d’amélioration de la vue consiste à imiter le déplacement inconscient de la vision normale et de réaliser le mouvement apparent produit par ce déplacement… L’oeil avec une vision normale n’essaie jamais de fixer un point pendant plus d’une fraction de seconde et lorsqu’il se déplace… il voit toujours plus mal le point précédent de fixation». (Bates, CISTWG,P.162)

Les yeux se déplacent par saccades en réponse à un intérêt ou stimulus extérieur ou pour s’orienter. Les yeux fatigués n’ont pas la même finesse de saccades que les yeux détendus. Ce processus de saccades si naturel et qui semble tellement automatique exige une présence du mental. Quand le mental est préoccupé, le regard est absent et le mouvement oculaire diminue. Si ceci devient une habitude, ces saccades deviennent laborieuses et l’ajustement est moins précis. Bates observa que lorsque la vue baisse, les saccades oculaires sont moins fines, fluides et précises et donc la perception du défilement et du flux optique est plus difficile, voire non-existante. «La saccade est donc le changement de direction du regard quand l’oeil tourne. Elle est rapide (20 à 150 millisecondes) et atteint des vitesses angulaires de 800 degrés par seconde. C’est le mouvement le plus rapide que nous puissions produire. Chaque saccade est composée d’une rotation, suivie parfois d’un léger glissement pour ajuster l’axe de regard sur la cible, parfois d’autres petites saccades dites « de correction » si le regard n’a pas atteint son objectif» (Berthoz, P. 212)

La souplesse de ces mouvements est stimulée par des exercices de balayage visuel détendu du

paysage.

La fixation centrale et la vision périphérique

Grâce à l’anatomie de l’oeil, le point regardé est toujours mieux vu que le reste du champ visuel. Ce point correspond à la fovéa centrale qui se trouve au centre de la macula, seule partie de la rétine qui permet de voir nette. Cette précision du regard, la fixation centrale, oblige l’oeil de se déplacer de point en point autour de l’objet d’intérêt pour bien le voir. Lorsque la vue est bonne, Il y a un jeu constant entre la fixation centrale et la vision périphérique. La conscience de la vision périphérique est essentielle pour comprendre que l’on voit le point d’intérêt regardé plus nettement que le reste du champ visuel. Lorsque la vue baisse, la vision périphérique se rétrécit par l’effort de voir, (symptôme physiologique dans l’état de stress avec l’immobilité du regard) et par conséquence il y a perte de la fixation centrale.

La perception du mouvement propre

La conséquence de cette relation entre la fixation centrale et la vision périphérique est la perception

du mouvement propre. Bates souligne l’importance de cette perception du défilement du monde

environnant dès que le regard est en mouvement, et ceci que ce soit pour un paysage ou pour la

lecture. Les saccades fines lors du déplacement du regard permettent de percevoir l’illusion de la

pulsation de la lettre regardée, comme si la lettre, le mot ou l’objet regardé balançait ou sautillait

dans la direction opposée à celle du regard.

Cette perception est la conséquence d’un regard détendu. Il estimait importante cette illusion en

périphérie du défilement du monde en sens contraire au regard, et considérait cette perception

comme contribuant à une bonne vue.

«Parmi les grandes fonctions de la vision qui ont été oubliées, nous allons décrire celle qui, avant

l’apparition de la fovéa, fut l’une des plus fondamentales : la perception du mouvement propre. Il

est remarquable que cette fonction de la vision ait été complètement ignorée pendant près de

cinquante ans malgré les travaux pionniers des personnalités scientifiques comme le physicien

Mach. Cette partie du système visuel qui concerne la détection du mouvement propre a d’ailleurs

été nommée « système accessoire » par les anatomistes, et il a fallu attendre 1975 pour que l’on en

découvre les propriétés.» (Berthoz, P. 59-60)

« Lorsqu’un sujet se déplace dans le monde réel, l’image de son environnement se déplace sur sa

rétine et se déforme d’une façon très complexe. C’est cette déformation de l’image sur la rétine

pendant un déplacement qu’on appelle « flux optique ». Dans le cas de translations avec une vue

latérale, comme lorsque nous regardons par la fenêtre d’un train, le flux optique a une complexité

subtile puisque, le long de la voie, le monde visuel se déplace en sens contraire du mouvement du

train, alors que le paysage lointain semble se déplacer dans le même sens que lui.» (Berthoz, P. 68)

L’objectif le plus important de la méthode est de retrouver un regard détendu, donc la capacité de

voir sans aucun effort et par conséquence de rendre les yeux plus mobiles. C’est la fixité du regard

qui est néfaste pour la vue.

Dans la pratique de la méthode, l’utilisation de la mémoire et de l’imagination s’ajoute aux aspects

importants de la vue évoqués ci-dessus,. Le mouvement de balancement fait également parti des

outils non seulement pour induire la relaxation visuelle et vestibulaire mais aussi pour stimuler les

saccades oculaires ainsi que la perception de la vision périphérique.

La méthode Bates apprend, par des expériences vécues guidées par l’enseignant, la prise de

conscience de ces aspects si importants de la fonction visuelle. Ces expériences vont par la suite

s’intégrer à chaque moment de la journée quand les yeux sont ouverts.


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