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Je suis médecin homéopathe, et non, je ne suis pas un charlatan


L'homéopathie, pourquoi tant de haine ?

J’ai été profondément heurtée par le qualificatif de « charlatan », et les patients sont également choqués par ces polémiques et ces attaques injustes. Débattre est sain pour faire évoluer la société, et nous souhaitons tous, malades, bien portants, médecins, pharmaciens, et autres professionnels de santé avoir des échanges éclairés et sereins ; nous souhaitons tous pouvoir nous exprimer, échanger et argumenter, mais dans un cadre respectueux des opinions et pratiques de chacun.

L'homéopathie

Pour cadrer la place de l’homéopathie dans l’offre de soin, elle s’y intègre et fait partie de la médecine d’aujourd’hui. Elle complète parfaitement tous les traitements, et cela quel que soit le domaine concerné ; elle agit en soutien des thérapeutiques conventionnelles en cardiologie, dermatologie, psychiatrie, cancérologie…

Et c’est bien pour cela qu’elle fait partie des médecines dites intégratives ou complémentaires.

Elle répond au principe fondamental qui doit régir toute prescription médicale : « Primum non nocere » (d’abord ne pas nuire), et propose au patient des traitements qui respectent leur propre écologie. Les principes de fabrication du médicament homéopathique respectent, dans la même ligne, l’écologie au sens large : ils ne nécessitent en effet que de très petites quantités de plantes et autres substances base ou souches, et les processus de mise en oeuvre sont simples, pas d’adjuvants, pas de conservateurs, de l’eau, de l’alcool et du lactose ou autres sucres pour les intolérants.

Les traitements sont individualisés, à chaque patient sa prescription selon son propre terrain et ses vulnérabilités ; on se situe dans le cadre de la prévention, de la correction subtile de failles qui, si elles sont ignorées, peuvent mener vers les pathologies chroniques.

Mais l’homéopathie agit également très bien dans les pathologies aiguës, seule ou en complément des thérapies conventionnelles, et le médecin qui la prescrit le fait avec discernement, suite à un examen clinique et à une évaluation des risques, comme le fait tout praticien.

Le débat

Mais revenons au débat actuel, même s’il est difficile de parler de « débat » puisque les médecins homéopathes et leurs patients ont très peu la parole.

On parle d’ "adeptes" pour qualifier les patients et de "charlatans" pour qualifier les médecins, on utilise la stratégie de la Fakenews : dans le « débat », tout ce qui argumente en la faveur de l’action positive de l l’homéopathie est systématiquement ignoré et les postulats sont arbitraires, par exemple « l’effet positif de l’homéopathie tient de l’effet placebo ».

Précisons que les détracteurs de l’homéopathie représentent une minorité dans la profession médicale mais ils font grand bruit (en effet, nombre de praticiens allopathes collaborent avec les homéopathes, leur adressent des patients et prescrivent eux même de l’homéopathie) .

La HAS (Haute Autorité de la Santé) a fondé son évaluation des médicaments homéopathiques sur les principes de l’Evidence Based-Medecine qui impose, entre autres, des études comportant un grand nombre de participants (plus de 150) . Cela est tout à fait possible pour les médicaments allopathiques ; quel que soit l’individu, le traitement sera le même pour une pathologie donnée et dans ce cadre, il est possible d’inclure un grand nombre de patients. Mais il est impossible de réaliser cela avec les médicaments homéopathiques, car pour une pathologie donnée, plusieurs traitements sont possibles selon le terrain et la manière dont le patient manifeste le problème.

La HAS a ainsi ignoré nombre de publications favorables à l’homéopathie en utilisant des critères de sélection propres à l’allopathie.

Par ailleurs, aucun médecin homéopathe n’a pu faire partie de la commission afin de faire valoir les particularités de la prescription homéopathique

Mais les curieux de science peuvent facilement sa plonger dans la lecture de publications concernant des travaux liés à l’homéopathie, par exemple en immunologie, avec des modèles animaux, voire cellulaires, il suffit pour cela de se connecter à un portail de publications scientifiques pour se convaincre de l’activité des hautes dilutions

Les dernières attaques ont été initiées, début 2018, par un collectif de praticiens relevant d’une médecine strictement corroborée par des preuves scientifiques. L’argument est que tant qu’il n’existe pas de preuve convaincante de l’efficacité d’une méthode thérapeutique, on peut considérer que ladite méthode n’est pas pertinente. Mentionnons au passage que ce collectif dénie toute efficacité à l’acupuncture et à l’aromathérapie.

et rappelons que …

  • En termes d’argumentation, la charge de la preuve revient à celui qui affirme quelque chose.

  • C’est un concept que l’on oppose souvent à l’homéopathie, « Prouvez que l’homéopathie ça marche »

  • Et si nous l’appliquions aux détracteurs : « Prouvez que l’homéopathie ça ne marche pas »

Dans le cadre de l’homéopathie, de nombreuses études démontrent que les dilutions homéopathiques ont une action notamment en immunologie et en allergologie, d’autres montrent son efficacité sur l’animal, voire sur des modèles cellulaires.

Je suis médecin homéopathe

Personnellement, je ne me dirigeais pas vers l’homéopathie alors que j’étais étudiante, mais j’ai constaté, alors que j’étais jeune interne en cancérologie pédiatrique, que les enfants qui étaient parallèlement traités par homéopathie supportaient mieux les traitements conventionnels et augmentaient ainsi leur chance de guérison. Je me suis donc tournée vers cette discipline par curiosité, et j’ai commencé à prescrire alors que j’étais médecin urgentiste, notamment dans le cadre de la traumatologie.

Et ce sont les résultats obtenus qui m’ont convaincue de poursuivre dans cette voie. Certes, ce n’est pas une preuve, c’est un constat qui relève de l’empirisme, de l’observation personnelle : là où l’allopathie ne propose pas de solution, l’homéopathie apporte du confort au patient, la douleur est moindre, hématomes et fractures, par exemple, se résolvent plus rapidement, et on ne peut parler de la durée de la consultation dans un service d’urgences pour mettre en avant l’effet placebo dans la relation médecin - malade ;-)

Et au risque de paraître un peu provocatrice, un patient traité par homéopathie ne rapporte pas grand chose; je me souviens avec émotion des propos d’une consoeur pédiatre qui avait suivi la même formation « Depuis que je pratique l’homéopathie, mon chiffre d’affaire a nettement baissé, mais quelle satisfaction, mes petits patients sont nettement moins souvent malades ! »

  • Lorsque je prends un migraineux en charge, mon objectif est qu’il fasse de moins en moins d’épisodes et à terme, plus du tout, et cela pour une vingtaine d’euros par an.

  • Lorsque je prends en charge un enfant qui passe deux mois par an sous antibiotiques, mon objectif est de le traiter de manière strictement individualisée afin que les épisodes infectieux soient mieux supportés, plus rares et surtout pour que l’antibiothérapie reste un traitement d’exception.

  • Lorsque je prends en charge un patient cancéreux, OUI, je l’encourage à suivre les traitements conventionnels, et je prescris l’homéopathie en support afin qu’il supporte mieux ses traitements et que sa qualité de vie soit préservée. Mener à terme les traitements conventionnels pour un patient atteint de cancer, c’est maximiser ses chances de guérison, et les soins de support oeuvrent dans ce sens.

J’ai été profondément heurtée par le qualificatif de « charlatan », et les patients sont également choqués par ces polémiques et ces attaques injustes. Débattre est sain pour faire évoluer la société, et nous souhaitons tous, malades, bien portants, médecins, pharmaciens, et autres professionnels de santé avoir des échanges éclairés et sereins ; nous souhaitons tous pouvoir nous exprimer, échanger et argumenter, mais dans un cadre respectueux des opinions et pratiques de chacun.

Gageons que la science qui est un bien commun et progresse à grand pas saura dépasser le mur de l’infinitésimalité, ce fameux seuil du nombre d’Avogadro qui fait dire aux détracteurs de l’homéopathie que nos médicaments ne sont que sucre et ne peuvent agir.

Mais au delà, l’homéopathie est plébiscitée par les usagers, de plus en plus d’éleveurs l’utilisent pour leurs animaux car de façon pragmatique, ils constatent que leur cheptel se porte mieux et qu’ils réalisent de substantielles économies en matière de médicaments, et à titre personnel, je l’administre même à mes plantes au jardin.


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