Cernes et poches sous les yeux : comment en venir à bout!
Chaque matin au réveil, les yeux sont enflés. Heureusement, après quelques heures, le visage s’éveille et les boursouflures s’atténuent. Mais généralement, après 40 ans, l’effet « valises » de ces sillons jugo-palpébraux tend à se prolonger toute la journée, pour ne plus jamais disparaître. La peau du dessous de l’œil, la plus fine de tout le corps, laisse transparaître les moindres activités sous-cutanées sur la surface du cerne. Mais d’où viennent ces cernes qui se créent sous les yeux ? Peut-on les éviter ? Peut-on les atténuer ? Oui, quelques réflexes à adopter et les plantes peuvent vous y aider.
Certes, ils ne sont pas graves. Mais ces indélogeables cernes assombrissent votre regard même si vous n’êtes pas particulièrement fêtard. Dédramatisez : les cernes touchent une grande majorité de personnes, parfois même dans l’enfance et l’adolescence et ne sont pas l’apanage des insomniaques. Leurs causes, souvent méconnues, font l’objet de nombreuses idées reçues.Leur apparition est imputable à plusieurs facteurs, dont une grande partie peuvent être combattus par l’amélioration de votre hygiène de vie et à l'aide des plantes.
L’âge et la pesanteur
Le vieillissement cutané lié à l’âge est le facteur principal de la survenue des différents cernes. Tôt ou tard, chacun fera face à l’apparition de ces poches qui donnent au regard un air fatigué. Parce qu’inévitablement, la couverture de tissus adipeux qui protège le globe oculaire de sa cavité osseuse et des agressions extérieures se relâche sous la pression du temps. La peau du dessous de l’œil, très délicate et qui perd en collagène au fil des années, est également malmenée par la gravité, qui attire les graisses vers le bas en distendant la peau.
Avec l’âge, le muscle orbiculaire glisse à son tour vers le bas et ne maintient plus le dessous de l’œil. Ainsi se manifeste la ptose (le relâchement) des tissus graisseux qui maintiennent la structure du visage, notamment au niveau de la pommette. Un système lymphatique qui marche au ralenti. La circulation du système lymphatique peut également être responsable des grosseurs qui se forment sous l’œil. Ce fluide, qui contient des globules blancs et d’autres résidus organiques ou bactériens, a pour rôle de purifier les tissus du corps humain.
Les vaisseaux du système lymphatique qui drainent donc ces résidus logés dans les tissus peuvent résulter en petits œdèmes si leur circulation, fondamentalement lente, se ralentit davantage. Ce qui est le cas lorsque l’on vieillit : les fluides lymphatiques circulent toujours plus lentement pour s’agglutiner et former des dépôts sous l’œil, responsables de l’effet « poche ».
Mais le relâchement cutané, musculaire, circulatoire et le glissement des tissus adipeux ne sont pas les seules raisons à la formation des cernes. Plusieurs facteurs entrent en jeu, dont certains peuvent être combattus pour retarder ou diminuer leur apparition et leur importance.
Une mauvaise hygiène de vie
Le manque de sommeil et la fatigue, aussi bien que l’alcool et le tabac, causent des troubles de la circulation sanguine et lymphatique.
Le tabac génère également des effets néfastes sur ces deux systèmes, en perturbant la circulation des fluides, qui créent ces œdèmes sous la peau, et en fragilisant la peau du dessous de l’œil. L’alcool joue aussi un rôle. Il n’est pas rare en effet de se réveiller avec les yeux enflés après avoir un peu trop bu... Cela s’explique entre autres par l’effet vasodilatateur de l’alcool : le gonflement des vaisseaux sanguins donne au regard un air endormi. Parallèlement, la rétention d’eau causée par la consommation d’alcool contribue fortement à l’apparition de boursouflures sous les yeux. Souvenons-nous également qu’en médecine traditionnelle chinoise, les yeux sont associés au méridien du foie.
Au niveau alimentaire, consommer des aliments trop riches en sel conduit le corps à opérer cette même rétention de l’eau dont il dispose, celle-ci s’accumulant à son tour sous l’œil. Stress et anxiété contribuent grandement à l’apparition et au développement de ces poches malaires : des épisodes d’anxiété entraînent une réaction d’alerte du corps, qui libère du cortisol et provoque une rétention d’eau. Celle-ci se manifeste sur le visage en particulier au niveau du dessous de l’œil.
Les fluctuations hormonales jouent également un rôle : chez les femmes, la période prémenstruelle, la grossesse et la ménopause sont propices à l’apparition de cernes pleins, par le même effet de rétention d’eau.
Pourquoi est-on plus cerné le matin ?
C’est que la position allongée, impliquant une position horizontale de la nuque, ralentit la circulation des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Ces derniers se congestionnent pendant cette période d’inaction, ce qui fait gonfler le cerne. Cet effet lié à l’immobilité est normal, mais accentue l’effet bouffi du dessous de l’œil, déjà présent chez certaines personnes au réveil.
Pour lutter contre la « stagnation » des fluides, il est conseillé de dormir avec un oreiller supplémentaire afin de relever la tête et de permettre au corps de « drainer » les fluides vers le bas du visage. Il est également possible de changer de position (en évitant par exemple de dormir sur le côté, pour éviter à la gravité de vous jouer des tours).
Le cas particulier des cernes colorés : l’effet Tyndall.
Les cernes peuvent être colorés : rouges, marron ou bleutés. Un phénomène provoqué par l’« effet Tyndall » : la peau extrêmement fine laisse transparaître les vaisseaux sanguins sous l’œil. Le plus souvent, ces ombres apparaissent sous les yeux lorsqu’une fatigue ou un manque de sommeil se font sentir. La peau du visage pâlit alors, et reflète l’important réseau de vaisseaux sanguins et capillaires présents sous l’épiderme. Comme les cernes pleins, ils confèrent une mauvaise mine et peuvent parfois même, pour les moins chanceux, être combinés. Pour lutter contre ces cernes colorés, l’essentiel est de drainer les vaisseaux sous-cutanés.
Hérédité vs habitudes de vie.
Enfin l’hérédité joue hélas un rôle : tous les cernes sont concernés par le facteur héréditaire. Les cernes creux sont principalement dépendants de la structure osseuse que vous avez héritée de vos parents. Il en va de même des poches et des cernes colorés. S’il est difficile de lutter contre son ADN, il est en revanche possible d’atténuer les conséquences de cette loterie génétique. Il en va de même des processus naturels comme le vieillissement cutané ou les fluctuations hormonales, dont les effets sur les cernes peuvent être retardés ou atténués. La mauvaise hygiène de vie (le tabac, l’alcool, l’anxiété, nourriture trop salée, pas assez d'eau de boisson) exerce toutefois une influence nocive sur laquelle vous avez une possibilité d’agir.
Un classique qui fonctionne : le froid.
Si après une nuit trop courte ou agitée vous avez l'impression de vous réveiller avec une tête de mort vivant, un bon réflexe à adopter en traitement symptomatique est d'utiliser le froid pour encourager la vasoconstriction locale et atténuer poches et cernes. Vous pouvez laisser dans la zone occulaire cinq minutes des poches de gel disponibles en pharmacie (certaines ont une forme de masque à poser directement sur les yeux) que vous aurez préalablement laissé au réfrigérateur ou au congélateur. Dans ce dernier cas, pensez à bien intercaler un tissu entre la poche et votre oeil pour atténuer le choc thermique. En effet, un froid trop fort et trop brutal sur une zone aussi sensible pourrait abimer votre réseau capillaire et avoir l'effet contraire de celui escompté.
Perdre ses valises grâce à l’aromathérapie
De nombreux remèdes existent en aromathérapie pour lutter contre la congestion des tissus et la mauvaise circulation sanguine ou lymphatique. L’application tout en délicatesse et en très petite quantité d’huiles essentielles (diluées dans de l’huile végétale) sur les poches donnera donc des résultats intéressants contre les cernes pleins et colorés, en soin avant le coucher.
On retiendra trois propositions de l’aromathérapeute Dominique Baudoux :
L’huile essentielle de cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) – Vasoconstrictrice, c’est par son action drainante que l’essence de cyprès redynamisera la circulation sanguine et dégonflera les cernes. (On l’évitera toutefois en cas d’antécédents de cancers hormono-dépendants.)
L’huile essentielle de lentisque pistachier (Pistacia lentiscus) – Elle aura une action similaire sur l’œdème du cerne par ses propriétés anti-inflammatoire, antalgique et décongestionnante du système sanguin et lymphatique.
L’huile essentielle d’hélichryse italienne (Helichrysum italicum) – Concurrente directe de l’arnica dans le soin des hématomes, coagulante et fluidifiante sanguine, antiphlébitique et anti-inflammatoire, elle drainera les boursouflures du dessous de l’œil. (À ne pas utiliser en cas de grossesse ou d’allaitement.)
Afin de ne pas irriter la peau, ces huiles essentielles doivent être adjointes à des huiles végétales lors des préparations, pour les diluer mais aussi pour renforcer leur pouvoir sur les poches. Les apports en acides gras de ces huiles végétales sur l’épiderme fragile du dessous de l’œil sont propices à la réduction des poches.
Quatre huiles végétales
L’huile de calophylle inophyle, riches en principes actifs circulatoires et cicatrisants (acide calophyllique et inophylline), est tellement efficace qu'elle peut agir sans huiles essentielles. Du fait de sa concentration et de sa couleur verdatre peu flatteuse, nous conseillons toutefois de la mélanger à une des huiles végétales qui suivent (à hauteur de 30-40% de calophylle).
L’huile végétale de carthame, riche en antioxydants, assouplit la peau et prévient les rides. Elle s’utilise communément sur les poches du dessous de l’œil grâce à sa forte teneur en vitamine K, aux propriétés anticoagulantes.
L’huile de rose musquée est une des huiles végétales les plus utilisées pour ses vertus antirides. Fortement concentrée en acide gras essentiels et en vitamines C et A, elle régénère les tissus et prévient l’apparition des rides. L’huile de calophylle (appelée aussi tamanu) agit directement sur la circulation sanguine et opère une action régénérante sur les tissus cutanés.
L’huile de macadamia présente l’intérêt d’une fluidité permettant aux huiles essentielles avec lesquelles elle est associée de pénétrer en profondeur dans l’épiderme. Il s’agit donc d’une base idéale pour diverses synergies.
Si la certification biologique est un avantage non négligeable dans le choix des composants, il est encore plus important que les huiles végétales soient issues d’une première pression à froid.
Sérum ou gel contour de l’œil
Nous vous proposons une recette facile de sérum contour des yeux à utiliser matin et soir jusqu’à amélioration, à hauteur d’une seule goutte sous chaque œil. À mélanger dans un récipient en verre teinté, ou dans un roll-on et à garder à l’abri de la chaleur, idéalement au réfrigérateur.
- HV carthame 5 ml
- HV calophylle 5 ml
- HV avocat 5 ml
- HE lentisque pistachier 3 gouttes
- HE cyprès de Provence 3 gouttes
- HE hélichryse italienne 3 gouttes
Les huiles essentielles étant puissantes, il faudra être prudent lors de la manipulation et de l’application, afin de ne pas les faire entrer en contact avec l’œil, ce qui pourrait causer de sévères irritations. En cas de contact accidentel, rincez-vous rapidement l’œil avec un peu d’huile d’olive puis à grande eau. Par prudence, restez sur la partie basse du cerne, et le sérum fera son travail. Il est en revanche normal que vous ressentiez un petit picotement sur la peau après l’application.
Vous pouvez aussi vous préparer sur la même base un gel fraîcheur à conserver au réfrigérateur. Prenez une partie du sérum huileux déjà préparé, ajoutez-y du gel d’aloe vera bio (à hauteur d’un tiers du volume initial à peu près) et émulsionnez le tout avec une spatule. Vous obtiendrez un gel hydrolipidique onctueux, que vous pourrez garder plusieurs mois au frigidaire et utiliser régulièrement quand vos yeux sont cernés.
En cas d'exposition prévue au soleil, évitez les huiles essentielles et orientez vous simplement vers une émulsion, au creux de la main, d'huile végétale de calophylle et de gel d'aloe vera. Tapotez doucement le contour de l'oeil et alissez la magie opérer.
L’efficacité tout en douceur : les hydrolats
En complément des soins évoqués précédemment, l’utilisation des hydrolats (résidus aqueux de la distillation des huiles essentielles) se révèle aussi très intéressante en soin quotidien et ne présente aucun risque de surdosage ou de problème en cas de contact avec l’œil. Si l’eau de bleuet est très connue pour les soins des yeux, les hydrolats de toutes les plantes évoquées précédemment (lentisque, cyprès, hélichryse) agiront en douceur et profondeur dans l’activation de la circulation du contour de l’œil.
Comment les utiliser ? Le soir avant le coucher, opérez des pressions très légères sur les cernes avec un coton ou tissu imbibé de ces hydrolats gardés au réfrigérateur. Cela vous permettra aussi éventuellement d’éliminer les résidus de maquillage, de produits cosmétiques ou de pollution le soir. Réalisée le matin au réveil, cette même routine « fraîcheur » décongestionnera vos yeux gonflés par l’immobilité nocturne et aura un effet astringent si vous décidez de l'utiliser sur tout le visage.
Tous ces conseils vous permettront d’éviter la blépharoplastie, cette opération chirurgicale trop fréquente qui consiste pour le chirurgien à réaliser une incision, généralement à l’intérieur de la paupière inférieure et à retirer les amas adipeux pour faire disparaître la poche sous l’œil… Alors, à vos huiles !
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site Alternative Santé ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé
