La propolis alliée méconnue des traitements anti cancer
Formidable anti-inflammatoire et antioxydant, la propolis peut renforcer l'efficacité des traitements et l'immunité des patients en oncologie. Mais son emploi en France reste marginal. Le Dr Alain Cras fait figure d'exception.
« Aux États-Unis, des protocoles d'oncologie utilisent depuis quinze ans déjà des produits naturels comme la propolis. » Médecin généraliste clermontois désormais à la retraite, Alain Cras est connu pour son expertise en phytothérapie et dans l'accompagnement du cancer avec l'apithérapie. Il continue d'être consulté pour ces savoirs spécifiques.
Un protocole prometteur
Alors qu'il utilisait déjà la propolis avec ses patients depuis une vingtaine d'années, Alain Cras intègre en 2012 une commission d'évaluation sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique en oncologie, durant laquelle il collabore avec l'ingénieur agronome et docteur en nutrition Nicolas Cardinault, (auteur du livre Soignez-vous avec les produits de la ruche). Malgré le peu de recherches et d'études cliniques entreprises sur le sujet, ils élaborent ensemble un protocole pour accompagner les patients avec la propolis verte de baccharis et la propolis brune de peuplier ; Prise avant ou entre des traitements chimiothérapiques, la propolis permet d'augmenter la qualité de vie des patients, et d'éviter ainsi les abandons de traitements. Elle agit principalement en renforçant les défenses de l'organisme, en diminuant les effets indésirables des traitements, mais aussi en augmentant leur efficacité, « bien qu'il n'y ait pas de consensus scientifique sur ce point ».
Sans doute à cause du peu de recherches existant sur le sujet, ces protocoles peinent encore à se faire connaître : « Nous avons surtout des études in vitro et modèles animaux, mais peu d'études cliniques, c'est pour cela que l'on ne peut pas vraiment évoquer les propriétés antitumorales de la propolis. Et même si celle-ci constitue un réel plus pour les personnes, il est difficile d'établir qu'elle a précisément telle ou telle action, notamment parce qu'elle n'est jamais prise seule mais en alternance avec d'autres plantes et compléments. »
Propolis verte ou brune pour vous aider
En amont d'un traitement pour un cancer, le docteur Cras recommande de prendre 2 gélules de propolis verte (elle provient du butinage du romarin des champs ou Baccharis dracunculifolia) 3 fois par jour.
Entre deux chimiothérapies, pour renforcer l'immunité du patient, il recommande de prendre de la propolis brune de peuplier une semaine après l'arrêt du traitement (ne rien prendre dans la semaine qui suit le traitement), et ce durant une semaine, à raison de 2 gélules 3 fois par jour. La propolis utilisée doit contenir à minima 20 % de polyphénols.
Mépris et préjugés négatifs envers la propolis en oncologie
Le docteur Cras évoque avec passion les études en laboratoire ayant mis en évidence la façon dont la propolis brune de peuplier permet de limiter l'effondrement des globules blancs causé par certains traitements (ce qui limite alors les risques de surinfection), ou encore les essais menés sur des rats qui montrent que ce produit diminue la toxicité de certains traitements anticancer sur le cœur ou le foie des patients. Malgré de tels atouts, le docteur Cras déplore que peu de médecins s'intéressent aujourd'hui aux bienfaits de la propolis en oncologie, ou ont des préjugés négatifs. « Les jeunes médecins sont très formatés par l'hôpital, ils ont du mal à s'intéresser à tout ce qui ne sort pas d'un laboratoire… »
En attendant, à l'âge de 70 ans, Alain Cras continue de mettre en pratique ses connaissances auprès de patients qui viennent le consulter d'un peu partout en France.
Avertissement : La propolis est contre- indiquée aux patients allergiques au pollen, ou sous anticoagulants et dérivés de la thalidomide. Le docteur Cras déconseille toute automédication ou accompagnement par un thérapeute non-médecin.
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