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Un cerveau vif et connecté pour la vie avec les huiles essentielles

Un cerveau vif et connecté pour la vie

Si la science n'a pas encore toutes les clés du cerveau, on découvre chaque jour ses étonnantes facultés d'adaptation et de plasticité. Un potentiel qu'il est nécessaire d'entretenir afin de garder des neurones actifs et prévenir un éventuel déclin cognitif. Nos experts donnent leurs conseils pour renforcer l'acuité intellectuelle et la mémoire et freiner le vieillissement cérébral. 

Caroline Pelé Plantes et santé



 

Stimuler sa mémoire avec l'aromathérapie

Respirer des huiles essentielles pendant son sommeil stimule une région du cerveau appelée faisceau unciné, avec pour effet une augmentation spectaculaire de la mémoire verbale de 226 % ! C’est la conclusion d’une étude récente menée sur une quarantaine de volontaires, âgés de 60 à 85 ans. Certes, une telle expérimentation demande à être élargie pour en conforter les résultats. Mais si les chercheurs s’intéressent aux effets de l’aromathérapie sur le plan cognitif, c’est aussi parce qu’en dix ans, plus d’une centaine de travaux ont démontré les capacités intéressantes des huiles essentielles, particulièrement en olfaction, à stimuler l’attention, la concentration et la vigilance au service d’une meilleure mémoire. Ce n’est pas si étonnant, lorsqu’on sait que l’organe olfactif est le sens le plus proche du cerveau au niveau spatial. « Quand nous sentons une odeur, les neurones olfactifs envoient un influx électrique vers l’amygdale et l’hippocampe en 150 millisecondes ; l’information passe directement, à la différence des informations visuelles et auditives qui sont d’abord filtrées par le thalamus », décrypte l’ingénieur agronome Roland Salesse, spécialiste de l’odorat. Or, l’amygdale et l’hippocampe, composants essentiels du système limbique situé à l’arrière du cerveau, jouent un rôle central dans les émotions et la consolidation de la mémoire à long terme. D’ailleurs, « plus on stimule nos récepteurs olfactifs en respirant des odeurs très différentes, plus on augmente la bibliothèque de notre mémoire olfactive et ses capacités de souvenirs », souligne Isabelle Sogno Lalloz, aromathérapeute et formatrice.

Une synergie pour rester focus

Sans concentration, difficile de mobiliser correctement notre mémoire, surtout lorsque le stress, la fatigue ou l’âge réduisent nos capacités. Pour y remédier, l’aromathérapeute Françoise Couic-Marinier propose d’associer les propriétés stimulantes du romarin à cinéole à l’essence de citron qui « limite la dégradation de la mémoire » tandis que l’encens « augmente la concentration », et la lavande officinale permet de mieux fixer son esprit.

À faire

  1. Mélanger dans un flacon 60 gtes d’huile essentielle (HE) de romarin à cinéole, 90 gtes d’HE de citron jaune, 30 gtes d’HE d’encens, 30 gtes d’HE de lavande officinale.

  2. Verser 10 gouttes de ce mélange dans un diffuseur nébuliseur.

  3. Diffuser 10 minutes toutes les 2 heures, 3 à 4 fois par jour.

Pour nous aider de manière plus fine à conforter ou raviver notre mémoire, l’olfactothérapie s’avère un support intéressant. Parmi les huiles essentielles (HE), certaines contenant en particulier du 1.8 cinéole (eucalyptol) ou du menthol – romarin, sauges, laurier noble, ravintasara, menthe poivrée… – ont démontré lors de multiples travaux une action spécifique favorisant la mémorisation et la concentration. Ainsi en 2012, le chercheur britannique Mark Moss a diffusé du romarin à cinéole dans une salle où des volontaires passaient des tests de mémoire et a comparé leurs performances à celles d’un autre groupe placé dans une salle normale.

Résultat ? Environ 75 % d’amélioration de la mémoire prospective (pour anticiper et se souvenir de réaliser une tâche) chez ceux exposés à l’odeur du romarin.

Les huiles essentielles de sauge officinale et sauge d’Espagne activent, elles, davantage la mémoire de travail ou à court terme (lire ci-dessous). Quant à celle de menthe poivrée, son effet est intéressant lorsqu’on a besoin de se concentrer sur une tâche, car le menthol est connu pour actionner les neurones de la vigilance. Dans une autre famille aromatique, l’essence de citron produit un effet stimulant sur la concentration. Des scientifiques japonais ont récemment découvert, via un électroencéphalogramme, que l’odeur de cet agrume active le cortex préfrontal, dont le gyrus cingulaire, une zone jouant un rôle majeur dans le processus d’apprentissage et la souplesse cognitive.

Gymnastique aromatique

Pour garder une bonne plasticité cérébrale, Isabelle Sogno Lalloz, experte en aromathérapie, suggère d’utiliser son odorat pour faire de la " gymnastique cognitive ". Il s’agit de mettre des mots sur une odeur. Ainsi, " on mobilise le système olfactif situé à l’arrière du cerveau " de même que les lobes pariétal et temporal, activés par la mémoire sémantique (du langage). Pour " muscler " ses neurones, on fait des allers-retours entre ces différentes zones.

À faire

  1. Sélectionner une dizaine d’huiles essentielles dont on apprécie le parfum.

  2. En choisir une sans regarder son nom et la respirer au bouchon ou sur un mouchoir.

  3. Décrire ses impressions et émotions olfactives avec un maximum de mots.

  4. Essayer de deviner l’identité de cette huile essentielle.

Les sauges, alliées de la mémoire

Outre son action sur les troubles féminins, la sauge serait également bénéfique pour la vivacité intellectuelle. Des chercheurs franco-britanniques ont testé un complément alimentaire associant 400 mg d’extrait de sauge officinale et 200 mg d’huile essentielle de sauge d’Espagne. Ils l’ont administré durant un mois à 94 personnes âgées de 30 à 60 ans. Les résultats indiquent une amélioration de la mémoire de travail et une plus grande précision dans l’exécution des tâches cognitives. Les scientifiques suggèrent que la synergie de ces deux sauges, alliant polyphénols et terpénoïdes, aurait stimulé certaines protéines qui jouent un rôle important dans la plasticité cérébrale.

Comment utiliser les huiles essentielles pour renforcer ou stimuler sa mémoire ?

Si on a besoin de se concentrer plusieurs heures, pour réviser un examen par exemple, « il est intéressant de diffuser une synergie aromatique durant 30 minutes, en milieu de matinée et après le repas au moment des coups de pompe », préconise Isabelle Sogno Lalloz.

Dans un nébuliseur ou diffuseur à ultrasons, elle conseille d’associer 7 gouttes d’essence de citron et 3 gouttes d’HE de romarin à cinéole. La même formule peut être utilisée sous forme de stick olfactif. En cas de trous de mémoire et de difficulté de concentration, Françoise Couic-Marinier, aromathérapeute et auteure des Huiles essentielles pour les seniors (Solar), recommande de compléter cette synergie olfactive avec de l’encens et de la lavande officinale.

Enfin, l’aromathérapie peut aussi agir sur les troubles de la mémoire en jouant sur la sphère émotionnelle.

On sait en effet que l’anxiété et le stress chronique peuvent affecter l’hippocampe en le surchargeant de cortisol et d’adrénaline. De son côté, la dépression est susceptible d’altérer la mémoire avec une moindre capacité de gestion des souvenirs et un ralentissement idéomoteur. Comme l’odorat est le seul sens directement relié au système limbique (siège des émotions et de la mémoire), on comprend l’intérêt d’inhaler des huiles essentielles apaisantes pour réguler le système nerveux et préserver ainsi les facultés cognitives. Pour mieux gérer ses émotions, on conseille donc de respirer régulièrement – sur un mouchoir, un stick ou en diffusion dans une pièce – des vapeurs de lavande officinale à la fois relaxante et stimulante, de petit grain bigaradier anxiolytique, d’orange douce antidépressive ou de marjolaine à coquille, légèrement euphorisante.

Une cure de silence

Dans la rue, les transports, sur les écrans, au travail… l’air de rien, le bruit omniprésent sature le cerveau. Il active le système sympathique et nous place en état d’alerte. Or, nous avons un besoin crucial de calme et de silence pour nettoyer les déchets métaboliques produits par les neurones. Voici quelques idées simples pour se régénérer.

  • Regarder par la fenêtre et laisser ses pensées divaguer quelques minutes.

  • Mettre un casque antibruit et savourer cette bulle de silence.

  • Marcher dans la nature 20 minutes en écoutant le chant des oiseaux.

  • S’asseoir… et s’autoriser à ne rien faire.

À savoir : On peut pratiquer, sans être croyant, des retraites silencieuses dans des monastères catholiques ou bouddhistes, ou encore dans des centres de méditation.

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